On observe ici qu’en milieu urbain le nombre de vers par mètre carré (9,6 vers /m² en moyenne) est trois fois plus faible qu’en milieu rural (31,1 vers /m² en moyenne). Les résultats sont, nous l’avons déjà vu, à prendre avec des pincettes au vu du nombre encore limité de parcelles étudiées, cependant les barres d’erreurs standards semblent montrer une différence dans le peuplement des milieux urbains et ruraux. Ces différences pourraient s’expliquer par le fait qu'en ville les sols ont souvent été remaniés lors de constructions, les tassements y sont également souvent importants. Certains modes de gestion des pelouses (utilisation de pesticides par exemple) et le piétinement sont également hostiles au maintien des vers-de-terre.
Les barres d’erreurs montrent que le résultat n’est pas totalement significatif (probablement du fait qu’il n’y ait pas encore assez de données). Cependant, la tendance semble indiquer qu’un espace vert de grande surface, subissant un piétinement moins intense, favoriserait la présence d’un plus grand nombre de vers de terre (on trouve en moyenne 9,8 vers /m² pour une surface inférieure à 100 m² contre 24,5 vers /m² pour une surface supérieure à 1001 m²).
On remarque que le nombre moyen de vers de terre observé dans les pelouses d'établissements est relativement faible notamment si on le compare à une prairie (12,6 vers de terre /m² en moyenne dans une pelouse d'établissement contre 39 vers /m² en moyenne dans une prairie). Cette abondance dans les prairies, ce qui peut s’expliquer par une diminution des perturbations (labour, produits phytosanitaires, pietinnement...) et une augmentation de la nourriture disponible.
En fonction du type d’utilisation du sol, la composition de la faune lombricienne change : les espèces endogées sont les plus fréquents (près de 60 % des vers trouvés) dans les vignes et les cultures, dans les prairies, la composition est plus équilibrée entre les 4 groupes de vers. Outre les différences de composition de la faune, le nombre de vers varie fortement en fonction du type d’utilisation du sol. Les vers sont beaucoup plus nombreux dans les prairies, ce qui peut s’expliquer par une diminution des perturbations (labour, produits chimiques type phytosanitaires) et une augmentation de la nourriture disponible.